Paris
Chacun dans son coin, nous nous sommes dirigés vers Paris, non pas pour avoir une carrière, car à ce moment-là il y avait peu de chance que nous y parvenions, mais afin de pouvoir nous exprimer librement et totalement et par dessus tout, pour trouver des outils artistiques afin d’extérioriser nos sentiments.
Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer mais au fil des deux siècles précédents, Paris a été le seul endroit où l’on pouvait véritablement évaluer les vertus et les faiblesses d’une image.
J’ai quitté ma terre natale en 1910. A cette époque, j’ai décidé que j’avais besoin de Paris
J’y suis allé car je cherchais sa lumière, sa liberté, sa culture et l’opportunité d’y perfectionner mon art. Paris a illuminé mon monde de ténèbres comme le soleil lui-même l’aurait fait.
J’ai passé mes jours à vagabonder Place de la Concorde ou près des jardins du Luxembourg.
J’ai contemplé Danton et Watteau, j’ai arraché quelques feuilles.
Oh, si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l’une des gargouilles de Notre-Dame comme s’il s’agissait d’un cheval, à tracer un chemin à travers cieux à la force de mes bras et mes jambes.
Te voilà, Paris. Tu es mon second Vitebsk [ville natale du peintre].
Marc Chagall
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