terça-feira, 3 de março de 2009

Marguerite Duras (03/03/1996)


Dès la première année elle mit en culture la moitié de la concession. Elle espérait que cette première récolte suffirait à la dédommager en grande partie des frais de construction du bungalow. Mais la marée de juillet monta à l'assaut de la plaine et noya la récolte. Croyant qu'elle n'avait été victime que d'une armée particulièrement forte, et malgré les gens de la plaine qui tentaient de la dissuader, l'année d'après la mère recommença. La mer monta encore... (page 25)

-Si vous le voulez, nous pouvons gagner des centaines d'hectares de rizières et cela sans aucune aide des chiens du cadastre. Nous allons faire des barrages: les uns parallèles à la mer, les autres, etc.

Les paysans s'étaient un peu étonnés. D'abord parce que depuis des millénaires que la mer envahissait la plaine... (page 53)

Puis, en juillet, la mer était montés comme d'habitude à l'assaut de la plaine. Les barrages n'étaient pas assez puissants. Ils avaient été rongés par les crabes nains des rizières. En une nuit, ils s'effondrèrent. (page 57)

in A barrage contre le Pacifique

Marguerite Duras

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