terça-feira, 27 de setembro de 2016

"Orfeu da Conceição" - 60 anos


Há exatos 60 anos, estreava no Theatro Municipal do Rio de Janeiro a peça "Orfeu da Conceição", de Vinicius de Moraes. Primeira parceria musical de Tom e Vinicius, a peça foi um sucesso absoluto. Adaptada para o cinema em 1959 por Marcel Camus, com o título de "Orfeu Negro", ganhou o Oscar de Melhor Filme Estrangeiro e a Palma de Ouro em Cannes.


Lhasa de Sela




Lhasa de Sela

"STRANDED HOPE: HUNGARY’S SUSTAINED ATTACK ON THE RIGHTS OF REFUGEES AND MIGRANTS" - Relatório da Amnistia Internacional


Asylum-seekers – including unaccompanied children – are suffering violent abuse, illegal push backs and unlawful detention at the hands of Hungary’s police and immigration authorities, under a system blatantly designed to deter them from entering the country.

segunda-feira, 26 de setembro de 2016

"D’un coup, dans mon pays, je n’étais plus à ma place"


A la minute de silence le 18 juillet, après l’attentat à Nice, trois personnes ne voulaient pas s’approcher de moi. Ils ont dit : "Venez, on part ! On n’a pas envie de rester à côté de gens comme eux." Une dame m’a défendue, ils ont continué : "C’est mon droit, je ne veux pas rester à côté d’elle." J’ai eu très mal parce qu’on était là pour partager la douleur ensemble et ça s’est transformé en colère. D’un coup, dans mon pays, je n’étais plus à ma place.

Je mets le voile depuis mes 18 ans. Par choix. Ce n’était pas imposé par ma famille, c’est tout le contraire. Mon père était contre, dans le sens où il savait qu’en portant le voile, j’allais être exposée à des discriminations. Déjà, avoir un nom d’origine maghrébine, ce n’est pas facile. Il pensait que j’étais encore jeune pour porter un voile, surtout pour mon avenir professionnel. Ça me dérange qu’on me demande tout le temps pourquoi je porte le voile. On ne pose aucune question aux personnes qui ont les cheveux roses, qui ne sont rasées que d’un côté, qui ont des piercings… Chacun doit pouvoir s’habiller et vivre comme il l’entend. J’ai l’impression que, quand on demande aux musulmans de rester discrets, c’est qu’on ne veut pas nous assimiler à la culture française. C’est comme si on avait une maladie et qu’il fallait nous mettre en quarantaine pour que ça ne se propage pas. Etre "musulman discret" en France, ce n’est pas possible. La France est un état de droit, laïc, où les droits de l’homme doivent prendre le dessus. On ne peut pas nous demander d’être discrets vestimentairement parce qu’on est d’une certaine religion.

Je ne me sens plus à l’aise quand je me promène à Nice. Depuis l’attentat, l’atmosphère est très pesante. J’ai toujours une double peur : qu’un attentat se reproduise et d’être agressée verbalement ou physiquement. Cet été, mon mari m’a même dit : "Pour que ce soit plus discret, pour ta sécurité, le mieux c’est que tu mettes ton voile en arrière si tu sors le soir ou que tu es seule avec les enfants." Mais non, je garderai mon voile. J’ai l’impression que, de génération en génération, les combats se rajoutent. Mon père devait se battre contre la xénophobie. Nous, qui sommes nés ici, devons nous battre contre la xénophobie et l’islamophobie. Si ça continue comme ça, j’ai peur pour l’avenir de mes enfants.»

Fatiha, 33 ans, en recherche d’emploi dans la vente, à Nice (Alpes-Maritimes)


Clássicos do "Film Noir" - "Borderline"


Realização de William A. Seiter

"The Return of Fiscal Policy" - Nouriel Roubini

Since the global financial crisis of 2008, monetary policy has borne much of the burden of sustaining aggregate demand, boosting growth, and preventing deflation in developed economies. Fiscal policy, for its part, was constrained by large budget deficits and rising stocks of public debt, with many countries even implementing austerity to ensure debt sustainability. Eight years later, it is time to pass the baton.

Lettre d’Alain Delon à Romy Schneider


Alain Delon et Romy Schneider se rencontrent en 1958, se fiancent un an plus tard et furent surtout les amants mythiques de La Piscine. Au-delà de leur séparation et du décès énigmatique de la belle Romy, l’estime et l’affection d’un des plus grands acteurs du cinéma français restent intacts : la preuve par cette lettre

Je te regarde dormir. Je suis auprès de toi, à ton chevet. Tu es vêtue d’une longue tunique noire et rouge, brodée sur le corsage. Ce sont des fleurs, je crois, mais je ne les regarde pas. Je te dis adieu, le plus long des adieux, ma Puppelé. C’est comme ça que je t’appelais. Ça voulait dire « Petite poupée » en allemand. Je ne regarde pas les fleurs mais ton visage et je pense que tu es belle, et que jamais peut-être tu n’as été aussi belle. Je pense aussi que c’est la première fois de ma vie – et de la tienne – que je te vois sereine et apaisée. Comme tu es calme, comme tu es fine, comme tu es belle. On dirait qu’une main, doucement, a effacé sur ton visage toutes les crispations, toutes les angoisses du malheur.

Je te regarde dormir. On me dit que tu es morte. Je pense à toi, à moi, à nous. De quoi suis-je coupable ? On se pose cette question devant un être que l’on a aimé et que l’on aime toujours. Ce sentiment vous inonde, puis reflue et puis l’on se dit que l’on n’est pas coupable, non, mais responsable… Je le suis. À cause de moi, c’est à Paris que ton cœur, l’autre nuit, s’est arrêté de battre. A cause de moi parce que c’était il y a vingt-cinq ans et que j’avais été choisi pour être ton partenaire dans « Christine ». Tu arrivais de Vienne et j’attendais, à Paris, avec un bouquet de fleurs dans les bras que je ne savais comment tenir. Mais les producteurs du film m’avaient dit : « Lorsqu’elle descendra de la passerelle, vous vous avancerez vers elle et lui offrirez ces fleurs ». Je t’attendais avec mes fleurs, comme un imbécile, mêlé à une horde de photographes. Tu es descendue. Je me suis avancé. Tu as dit à ta mère : « Qui est ce garçon ? ». Elle t’a répondu : « Ce doit être Alain Delon, ton partenaire… ». Et puis rien, pas de coup de foudre, non. Et puis, je suis allé à Vienne où l’on tournait le film. Et là, je suis tombé amoureux fou de toi. Et tu es tombée amoureuse de moi. Souvent, nous nous sommes posés l’un à l’autre cette question d’amoureux : « Qui est tombé amoureux le premier, toi ou moi ? ». Nous comptions : « Un, deux, trois ! » et nous répondions : « Ni toi, ni moi ! Ensemble ! ». Mon Dieu, comme nous étions jeunes, et comme nous avons été heureux. A la fin du film, je t’ai dit : « Viens vivre avec moi, en France » et déjà tu m’avais dit : « Je veux vivre près de toi, en France ». Tu te souviens, alors ? Ta famille, tes parents, furieux. Et toute l’Autriche, toute l’Allemagne qui me traitaient… d’usurpateur, de kidnappeur, qui m’accusaient d’enlever « l’Impératrice » ! Moi, un Français, qui ne parlais pas un mot d’allemand. Et toi, Puppelé, qui ne parlais pas un mot de français.

Nous nous sommes aimés sans mots, au début. Nous nous regardions et nous avions des rires. Puppelé… Et moi j’étais « Pépé ». Au bout de quelques mois, je ne parlais toujours pas l’allemand mais tu parlais français et si bien que nous avons joué au théâtre, en France. Visconti faisait la mise en scène. Il nous disait que nous nous ressemblions et que nous avions, entre les sourcils, le même V qui se fronçait, de colère, de peur de la vie et d’angoisse. Il appelait ça le « V de Rembrandt » parce que, disait-il, ce peintre avait ce « V » sur ses autoportraits. Je te regarde dormir. « Le V de Rembrandt » est effacé… Tu n’as plus peur. Tu n’es plus effrayée. Tu n’es plus aux aguets. Tu n’es plus traquée. La chasse est finie et tu te reposes.

domingo, 25 de setembro de 2016

"Je suis fière d’être une Française laïque et républicaine"


J’ai grandi dans un village près de Perpignan, dans un lotissement d’une vingtaine de maisons. Mes parents sont d’origine marocaine, je côtoyais des Français, des Espagnols, des Catalans et des pieds-noirs, mon voisin était juif… Nous étions bien ensemble, les croyants vivaient leur foi discrètement, nous nous invitions mutuellement pour les fêtes, l’Aïd ou Noël… J’allais aux bals populaires, j’avais le droit de sortir avec des garçons. C’était un autre monde. Aujourd’hui, je travaille au sein d’un collège fortement marqué par la non-mixité. En sortant de cours, des jeunes filles de 13 ou 14 ans se servent des vitres de l’établissement comme d’un miroir pour ajuster leur voile. Est-ce pour elles un choix ? Ont-elles conscience qu’il leur est imposé ? Elles ne le reconnaissent jamais et disent qu’ainsi, elles s’achètent une paix dans le quartier… Je n’ai rien contre la religion à partir du moment où c’est un choix librement réfléchi et consenti. Or dans quelle mesure les femmes qui portent un burkini sont-elles libres ? Ce n’est pas ma vision de la liberté.

Je suis fière d’être une Française laïque et républicaine. Je veux vivre au sein d’une République laïque. Je veux former des libres penseurs, et je suis prête à revendiquer ma liberté. Ici, je continue à recevoir les parents d’élèves habillée en tailleur et en talons, et ça ne me pose aucun problème. Mais il faut savoir que certains parents n’ont plus de contacts avec la société française, qu’ils ne parlent pas français, et ne côtoient pas d’autres façons de vivre. Voilà le résultat du manque de mixité, des politiques aboutissant à la concentration de populations identiques au sein d’un même quartier. Les actes de terrorisme rejaillissent sur nous tous.

A mes enfants qui s’interrogent, j’explique qu’il y a beaucoup de gens qui se perdent dans la religion… Comment en est-on arrivé là ? Je suis assez pessimiste sur l’évolution des choses à court terme mais travaillant dans une école, je dois conserver mon optimiste. Je souris en voyant, à la sortie des classes, des filles maquillées rigoler avec leurs copines voilées. C’est aussi ça, la cohabitation. C’est en vivant ensemble que les gens s’adaptent et évoluent. J’espère qu’un jour tous ces jeunes se sentiront enfants de la République et pas enfants d’un quartier, ou d’une religion.


Nadia, 45 ans, athée, principale adjointe de collège, Montpellier (Hérault)

Dmitri Shostakovich




Dmitri Shostakovich

"HOW VIDEO GAMES ARE INFLUENCING WAR PROPAGANDA IN SYRIA" - Murtaza Hussain


The generation that grew up playing modern video games is now making media about war that reflects those influences, including in Syria, where militias are producing sophisticated propaganda films employing tropes from Western popular culture.

sexta-feira, 23 de setembro de 2016

Magnum Photography Awards 2016 - Julian Baron - "C.E.N.S.U.R.A."










Julian Baron, Espanha

"Os abusos do poder no fisco" - José Pacheco Pereira


... Não é que este seja um argumento principal, mas convém lembrar que considerar suspeito ter contas bancárias acima de 50.000 euros, controlar pagamentos por transferência bancária acima dos 2.000 euros, poder aceder indiscriminadamente às contas bancárias, dificultar por todos os meios que um cidadão possa movimentar a sua conta bancária como precisa, quando o dinheiro é dele, escutar por norma e não por excepção e não só os criminosos presumíveis, mas toda a gente ao lado, numa geografia muito grande, criar no fisco a regra de inversão do ónus da prova, pelos vistos, é tudo menos eficaz como se vê com os offshores. As leis permitem a fraude fiscal dos grandes, muitas vezes com nomes e artifícios pomposos, permitem redimir a culpa com pagamentos muito abaixo do que qualquer cidadão paga se prevaricar nos seus impostos, e depois quer-se colocar todos por igual num estado de vigilância abusiva, ilegal e inconstitucional e, obviamente, mais penalizante para os pequenos. Hoje, a coisa mais próxima de um Estado policial que existe na nossa democracia, é o fisco....

"La laïcité doit être cultivée"


Je suis française, réunionnaise et de confession musulmane. Mais ce dernier aspect n’a pas besoin d’être annoncé, mis en avant dans mes relations aux gens. Se dire "française musulmane" n’a pas de sens : on ne dit pas "français juif" ou "français catholique". Je suis pratiquante au quotidien, je cultive certaines valeurs, certains principes. Mais cela reste de l’ordre du privé : je n’ai pas besoin de le cacher, ni de l’afficher d’ailleurs.

Je ne porte pas le voile, je n’ai jamais ressenti aucune pression à ce sujet. Ma mère et mes sœurs le portent. Cela n’a jamais empêché ma mère de travailler dans un bureau. Après, la capacité à vivre ensemble est peut-être plus prononcée à la Réunion. C’est une société qui s’est fondée sur ce mélange de cultures et d’origines. Les musulmans, catholiques, hindous, tamouls, chinois vivent ensemble depuis toujours et se respectent. A la Réunion, dans la même journée, on peut entendre les cloches des églises sonner et l’appel à la prière. Tout le monde est arrivé sur cette île avec l’envie de s’intégrer, au-delà des différences de pratiques, de croyances.

Demander aux musulmans d’être discrets, ça veut dire quoi ? Ne pas dire que je ne mange pas de porc ou de viande quand je vais au restaurant ? Ben non, je le dis, comme d’autres disent qu’ils sont végétariens ou sans gluten. Ou ne pas dire qu’on fait ramadan ? Quand je jeûne, je n’empêche personne autour de moi de manger et ça m’est égal.

La polémique sur le burkini, c’est un peu la crise de la peur du vide médiatique de l’été. Ça fait dix ans que cette tenue existe. Certaines le portent par pudeur, par complexe, par refus de ce culte du corps parfait en taille 36 et sans poil. Et ça concerne combien de personnes en France ? Tellement peu. Tout ça détourne l’attention de sujets beaucoup plus importants, dont les politiques devraient vraiment s’emparer : le chômage, les problèmes d’accès à la santé, la question des migrants, la guerre en Syrie, l’écologie. Les politiques devraient aussi plus travailler à l’intégration des jeunes, pour qu’ils aient une identité laïque forte et ancrée.

La laïcité doit être cultivée. Si aujourd’hui, on sent qu’on a besoin de la réaffirmer en France, c’est qu’on n’a pas dû en prendre suffisamment soin, qu’on a dû rater des choses en amont.


Nassima, 35 ans, infirmière et consultante en santé, Nanterre (Hauts-de-Seine)

quarta-feira, 21 de setembro de 2016

Dia Internacional da Paz


Hoje celebra-se o Dia Internacional da Paz criado a 30/11/1981 pela ONU. Esta é a imagem que retrata este dia em 2017.

Livro recomendado - "M Train"


Lettre d’Alfred de Musset à George Sand


George Sand (1804-1876) rencontre Alfred de Musset (1810-1857) en 1833. Ils partent ensemble à Venise mais Musset tombe malade. Il est soigné par le médecin Pietro Pagello – auquel il est fait référence dans cette lettre – et avec lequel Sand a eu une aventure pendant qu’ils veillaient Musset. Musset ayant découvert leur relation quitte Venise. Quelques mois plus tard, il part pour Baden-Baden d’où il adresse à George Sand, de retour à Nohant, une lettre enflammée : « dis-moi que tu me donnes tes lèvres, tes dents, tes cheveux, tout cela, cette tête que j’ai eue […]. Quand j’y pense, ma gorge se serre, mes yeux se troublent, mes genoux chancellent ; eh ! il est horrible de mourir, il est horrible d’aimer ainsi. » Dans la lettre qui suit, Sand met ces paroles à distance ; voici la lettre qu’il lui envoie alors.

Je te renvoie ta lettre comme tu le veux. Jamais je n’ai vu si clairement combien j’étais peu de chose dans ta vie. Non pas parce que tu me refuses le peu de mots d’amitié que je t’avais demandés à genoux. Je conçois à merveille que dans ce moment-ci ils te coûteraient beaucoup trop, et loin de t’en vouloir de ce que tu me dis que tu n’as pas la force de me les envoyer, je ne vois […] la franchise, et je t’en sais bon gré.

Mais ta lettre a […], j’y trouve à la dernière ces propres mots : Je te renouvelle ma promesse et, de l’autre côté, tu me dis que je t’aime encore trop, et que tu n’auras pas la force de me revoir. Il faut, ma pauvre amie, que ton cœur soit bien malade, et ne crois pas que je sois moi-même de force à t’adresser un reproche. Il faut que tu souffres beaucoup, pour que tu n’aies même plus une larme pour moi, et pour qu’en face de Dieu tu manques à ta parole, qui depuis trente ans, disais-tu, n’a pas encore été faussée.

Elle le sera donc une fois, et j’aurai perdu le seul jour de bonheur qui me restait encore. Qu’il en soit ce qui plaît à Dieu, ou à l’esprit de mort. Car, à vingt-deux ans, sans avoir jamais fait de mal à personne, en être où je suis, et recevoir ainsi constamment, jour par jour, un nouveau coup de pierre sur la tête, c’est trop. Qu’il y ait une Providence ou non, je n’en veux rien savoir, s’il y en a une, je lui dis en face : elle est injuste et cruelle. Elle est la plus forte, je le sais ; qu’elle me tue. Je ferai mieux que de la maudire, je la renie. — Ne va pas croire surtout que je te fasse un reproche, ô mon brave Georgeot, mon grand cœur, je ne t’en veux pas de manquer à la parole que tu m’avais donnée de ne pas mourir sans étendre la main, et sans te souvenir de moi quand tu serais seule en face de la douleur. Non, je ne t’en veux pas car tu souffres.

Je n’en veux qu’à cette destinée de mort qui sait le secret de trouver toujours un endroit à frapper dans un cœur plein de ses coups, ce n’est pas ta faute si je ne [suis plus] rien pour toi.

Tu me dis de lire bien […] de frémir. Que crois-tu donc m’apprendre, mon enfant, en me disant qu’un soupçon jaloux tue l’amour dans ton cœur ? Qui crois-tu donc que j’aime : toi, ou une autre ? Tu t’appelles insensible, un être stérile et maudit ? tu te demandes si tu n’es pas un monstre d’avoir le cœur fait comme tu l’as, et tu me dis de frémir en songeant de quels abîmes je suis sorti.

Et, mon amie, me voilà ici à Baden, à deux pas de la maison de conversation : je n’ai qu’à mettre mes souliers et mon habit, pour aller faire autant de déclarations d’amour que j’en voudrai, à autant de jolies petites poupées qui ne me recevront peut-être pas toutes mal, qui, à coup sûr, sont fort jolies, et qui, plus certainement encore, ne quittent pas leur amant parce qu’elles ne veulent pas se voir méconnaître.

Quoi que tu fasses ou que tu dises, morte ou vive, sache que je t’aime, entends-tu, toi et non une autre. — « Aime-moi dans le passé, me dis-tu, mais non telle que je suis dans le présent ». — George, George, tu sauras que la femme que j’aime est celle des roches de Franchard, mais que c’est aussi celle de Venise, et celle-là certes, ne m’apprend rien quand elle me dit qu’on ne l’offense pas impunément.

[…]

Je ne sais pas pourquoi je te dis cela, ni pourquoi je te dis quelque chose. Je n’ai plus rien dans le cœur, ni dans la tête. Je crois que je vais revenir à Paris pour peu de temps, écris-y, si tu m’écris. Mais pourquoi ? à quoi bon, dis-moi, tout cela ? Je souffre, et à quoi bon ? Ta lettre m’a fait un mal cruel, George : ah mon enfant, pourquoi ? Mais que sert de gémir ? tu me dis que tu m’écris, afin que je ne prenne aucune idée de rapprochement entre nous. Eh bien, écoute, adieu, n’écrivons plus… Tout cela, vois-tu, est horrible au bout du compte. Tu souffres, toi aussi, je te plains, mon enfant. Mais puisqu’il est vrai que je ne peux rien pour toi, eh bien alors, si notre amitié s’envole au moment où tu souffres et où tu es seule, qu’est-ce que tout cela ? Je ne t’en veux pas, je te le répète. Adieu, je ne sais où je serai, n’écris pas, je ne puis savoir.

Je relis cette lettre, et je vois que c’est un adieu. Ô mon Dieu, toujours des adieux ! Quelle vie est-ce donc? ? mourir sans cesse ? Ah mon cœur, mon amour, je ne t’en veux pas de cette lettre-ci ; mais pourquoi m’as-tu écrit l’autre ? cette fatale promesse, maudit soit Dieu ! J’espérais encore. Ah malheur et malheur, c’est trop. J’avais encore un jour dans ma vie : un, un, sur tant d’années, à vingt ans, un jour, un seul jusqu’à la mort. Qu’ai-je donc fait, sacré Dieu ! mais à quoi bon tout cela. Il n’y a plus rien, n’est-ce pas, rien dans ton cœur ? Tu n’es point aimée, tu n’aimes pas,hideuse parole ; puisse-jé ne l’écrire jamais !

Que je revienne à Paris, cela te choquera peut-être, et lui aussi. J’avoue que je n’en suis plus à ménager personne. S’il souffre, eh bien qu’il souffre, ce Vénitien qui m’a appris à souffrir ! Je lui rends sa leçon, il me l’avait donnée en maître. Quant à toi, te voilà prévenue, et je te rends tes propres paroles : Je t’écris cela, afin que si tu vinsses à apprendre mon retour, tu n’en prisses aucune idée de rapprochement avec moi. Cela est-il dur ? peut-être. Il y a une région dans l’âme, vois-tu, lorsque la douleur y entre, la pitié en sort. Qu’il souffre ! Il te possède. Puisque ta parole m’est retirée, puisqu’il est bien clair que toute cette amitié, toutes ces promesses, au lieu d’amener une consolation sainte et douce au jour de la douleur, tombent net devant elle, eh bien, puisque je perds tout, adieu les larmes, adieu : non pas adieu d’amour. Je mourrai en t’aimant. Mais adieu la vie, adieu l’amitié, la pitié, ô mon Dieu ! est-ce ainsi ? j’en aurai profité. Par le ciel, en fermant cette lettre, il me semble que c’est mon cœur que je ferme. Je le sens qu’il se resserre, et s’ossifie. Adieu.

terça-feira, 20 de setembro de 2016

"Desarranjos políticos" - Serge Halimi


Os Estados Unidos celebram em Setembro o Dia do Trabalho. Este ano, o dia terá sido marcado por algo invulgar. Muitos operários e empregados – brancos e masculinos, em particular – terão corrido para os encontros do candidato republicano. Donald Trump cultiva estes apoios fustigando os tratados de comércio livre que precipitaram a desindustrialização dos antigos bastiões industriais do país (ler, na edição de Setembro, a reportagem de Thomas Frank). E que trouxeram, com ela, a desclassificação, a amargura e o desespero do mundo operário. A «lei e ordem» que Trump promete restabelecer são também as da América da década de 1960, na qual, quando se era branco, não era necessário ter conseguido um diploma universitário para garantir um bom salário, dois automóveis por família – e até alguns dias de férias.

Que um multimilionário nova-iorquino com um programa fiscal ainda mais regressivo do que o de Ronald Reagan, e com práticas (fabrico dos seus produtos no Bangladeche e na China, emprego de pessoas sem-papéis nos seus hotéis de luxo) que contradizem a maior parte do que proclama, possa transformar-se em porta-voz do ressentimento operário mais se pareceria com uma aposta se o sindicalismo não tivesse sido enfraquecido. E se, desde há cerca de quarenta anos, os partidos progressistas ocidentais não tivessem constantemente substituído os seus militantes e quadros oriundos do mundo do trabalho por profissionais da política e das relações públicas, por altos funcionários e jornalistas protegidos numa bolha de privilégios.

A esquerda e os sindicatos efectuavam outrora um trabalho diário de educação popular, de constituição de redes territoriais, de «enquadramento» intelectual das populações operárias. Mobilizavam politicamente os seus membros, levavam-nos às urnas quando o seu destino estava em causa, garantiam-lhes protecção social quando o seu futuro económico estava ameaçado. Recordavam a todos as vantagens da solidariedade de classe, a história das conquistas operárias, os perigos da divisão, da xenofobia, do racismo. Este trabalho deixou de se fazer, ou faz-se menos bem . E vê-se quem é que beneficia com isso. As mobilizações sociais, faltando-lhes retransmissores políticos, enterram-se num dilúvio de polémicas identitárias mal marcam passo. E os assassinatos da Organização do Estado Islâmico precipitam este descarrilamento, a tal ponto que este grupo se tornou o principal agente eleitoral da extrema-direita no Ocidente.

Por vezes, basta um detalhe para se apreender todo um quadro ideológico. A 13 de Agosto último, a morte de Georges Séguy foi arrumada em alguns segundos, ou em algumas linhas, por uma comunicação social francesa alistada na guerra contra o burquíni. Talvez muitos jornalistas, cujos conhecimentos históricos se resumem aos acontecimentos fulgurantes dos últimos meses, ignorassem que o defunto dirigiu durante quinze anos o principal sindicato francês. Em breve vão tocar os sinos para nos pedir que defendamos a democracia. Pois ela estaria mais bem segura se populações inteiras não a vissem como um ornamento ao serviço dos privilegiados que as desprezam.


"From 280 Tribes, a Protest on the Plains"


When visitors turn off a narrow North Dakota highway and drive into the Sacred Stone Camp, where thousands have come to protest an oil pipeline, they thread through an arcade of flags whipping in the wind. Each represents one of the 280 Native American tribes that have flocked here in what activists are calling the largest, most diverse tribal action in at least a century, perhaps since Little Bighorn.

They have come from across the Plains and the Mountain West, from places like California, Florida, Peru and New Zealand. They are Oglala Lakota, Navajo, Seneca, Onondaga and Anishinaabe. Their names include Keeyana Yellowman, Peter Owl Boy, Santana Running Bear and Darrell Holy Eagle.

Some came alone, driving 24 hours straight across the Plains when they saw news on social media about the swelling protest. Some came in caravans with dozens of friends and relatives. One man walked from Bismarck.

Others finished the journey in canoes. They brought ceremonial pipes, dried sage, eagle-feather headdresses and horses that they ride bareback through the sea of prairie grass. They sleep in tepees, camper trailers and tents, and they sing and drum by firelight at a camp that sits on Army Corps of Engineers land.

On Friday, the federal government announced that it was temporarilyblocking construction of the pipeline at an important river crossing just up the road from the camp.

“We say ‘mni wiconi’: Water is life,” said David Archambault II, the chairman of the Standing Rock Sioux, whose reservation sits just south of the pipeline’s route. “We can’t put it at risk, not for just us, but everybody downstream.”

He added: “We’re looking out for our future, the children who are not even born yet. What is it they will need? It’s water. When we start talking about water, we’re talking about the future generations.”

Here are stories about a few of the people who have come to this remote rolling corner of North Dakota.

U.S. Suspends Construction on Part of North Dakota Pipeline

Cartoons - Eleições americanas 2016


Cartoons de Ruben Bolling em Tom Dancing Bug

"The End of the European Supernation?" - Ana Palacio


Since the eurozone crisis began in 2008, the European Union has, from a political perspective, led an intergovernmental life in supranational clothing. But as the EU prepares to negotiate Britain’s exit, it is becoming increasingly apparent that the Union no longer has any clothes at all. The question now is whether the EU’s status as an enterprise dominated by its member states is permanent.

segunda-feira, 19 de setembro de 2016

"The United Nations should promote the rule of law" - Andy Shen


International agencies and United Nations bodies are increasingly admitting their failings in the international arena. But when will the World Bank do likewise when it comes to Uzbek labour abuses?

As the 71st regular session of the United Nations General Assembly opens today, victims in Uzbekistan and Haiti are waiting to see whether the U.N. will finally address a festering problem that has affected millions around the world: accountability of international organisations for the harms they inflict upon local communities.

Over the past year, the U.N. has been developing a global indicator framework to measure progress on achieving each of the 17 Sustainable Development Goals (SDG). The framework that will be presented for adoption this week, however, is missing a critical piece: an indicator to measure progress under SDG 16 on the accountability of international organisations in the U.N. system for injuries they cause in the countries where they operate.

Although the U.N. recently acknowledged  for the first time that it was involved in the cholera epidemic that has killed more than 10,000 Haitians, it remains to be seen whether it will provide remedies to victims consistent with requirements under international law. The plight of Haitians due to the gross negligence of U.N. peacekeepers has been the most publicised instance of international organisation wrongdoing in recent years, with numerous experts, including the U.N. Special Rapporteur on Extreme Poverty and Human Rights, castigating the U.N. for its unconscionable approach to the problem. Yet there is another case involving gross human rights violations facilitated by an international agency that might be more flagrant and still ongoing but with no resolution in sight.

That case, detailed in a report released today by the International Labour Rights Forum (ILRF), involves allegations that the World Bank is knowingly providing agricultural loans to the government of Uzbekistan that are used to sustain its state-orchestrated system of forced labour in the cotton sector. The report’s analysis is based on the circumstances surrounding a 2013 complaintto the World Bank Inspection Panel, the organisation’s ‘independent accountability mechanism’, by civil society organisations representing Uzbek victims, and the national and international laws applicable to the Bank. The report concludes that the World Bank has been aiding and abetting the Uzbek government’s gross human rights abuses in violation of international law on responsibility of international organisations for financial complicity in international crimes, and could be held liable in U.S. courts for its misconduct.

In the two years since the Inspection Panel recommended against a full investigation of the complaint, and the World Bank decided not to suspend its loans, forced labour violations have continued unabated in Uzbekistan. Civil society monitors estimated over 1 million victims during the 2015 cotton harvest, and recent reports from the field indicate that the government’s policy of systematically mobilising hospital workers, students, and teachers will remain in effect this fall. The findings of the 2015 ILO third-party monitoring report and the 2016 U.S. Trafficking in Persons Report both accord with civil society reports that the Uzbek government is maintaining its forced labour system despite assurances to the World Bank of the contrary.

The U.N.’s apparent shift in policy concerning reparations for Haitian victims demonstrates the power of litigation and advocacy to persuade human rights violators to change their course of action. But should all victims of human rights violations caused or abetted by the U.N. and other international agencies have to resort to lawsuits and public shaming to obtain the reparations they are entitled to under international law? Wouldn’t international organisations be more effective in fulfilling their mission if they promoted the rule of law and respect for human rights not only in the countries in which they operate, but also within their own governance structures?

The international community can make significant progress in achieving effective, accountable, and transparent institutions at all levels by developing and integrating an indicator of progress on accountability that tracks the number of victims of U.N. and U.N. agency-supported projects who receive remedies in accordance with international law. To facilitate collection of this data and advance the rule of law, U.N. member states should establish a U.N.-led monitoring and accountability mechanism with a focus on addressing human rights violations linked to U.N. and World Bank projects or operations. The World Bank may claim that its accountability mechanism is sufficient, but its failure in the case of Uzbekistan demonstrates that comprehensive reform of the Inspection Panel and other measures are needed to ensure that the Bank no longer contributes to the perpetration of human rights abuses in countries where it operates.

The recent passing of the President of Uzbekistan, Islam Karimov, presents the first opportunity for reform in Uzbekistan since its independence 25 years ago. While the prospect of an Uzbek society based on the rule of law is uncertain, it is entirely within the control of the member states of the World Bank to ensure Bank loans do not contribute to human rights violations, and to provide remedies consistent with international law when they do. If U.N. member states sincerely believe that the advancement of the rule of law at the national and international levels is essential for sustainable development, it should be a matter of priority for the U.N. to ensure human rights are respected and the rule of law realised across the whole U.N. system, including at the World Bank.



domingo, 18 de setembro de 2016

"Saving Refugees to Save Europe" - George Soros


The refugee crisis in Europe was already pushing the European Union toward disintegration when, on June 23, it helped drive the British to vote to Brexit the EU. The refugee crisis and the Brexit calamity that it spawned have reinforced xenophobic, nationalist movements that will seek to win a series of upcoming votes– including national elections in France, the Netherlands, and Germany in 2017, a referendum in Hungary on the EU refugee policy on October 2, and a rerun of the Austrian presidential election on December 4.

Rossano Brazzi



"What Searchable Speech Will Do To You" - James Somers


We are going to start recording and automatically transcribing most of what we say. Instead of evaporating into memory, words spoken aloud will calcify as text, into a Record that will be referenced, searched, and mined. It will happen by our standard combination of willing and allowing. It will happen because it can. It will happen sooner than we think.

quarta-feira, 14 de setembro de 2016

Os 50 melhores discos da música brasileira - 32



Isadora Duncan




Isadora Duncan

Lettre de Marcel Proust à Reynaldo Hahn


C’est dans un salon parisien que Reynaldo Hahn fait la connaissance de Marcel Proust, alors qu’il chante ses mélodies en s’accompagnant au piano. Ils deviennent alors amants jusqu’en 1896 puis puis préserveront leur amitié jusqu’à la mort de l’écrivain. Emmanuel Berl écrira ceci : « Reynaldo Hahn a été sans doute un des êtres que Proust a le plus aimés. Quiconque a pu approcher un tant soit peu Reynaldo Hahn le comprend sans peine. Sa conversation avait un grand charme qui ne tenait pas seulement à son talent de musicien et de chanteur, mais à l’étendue de sa culture, à son usage du monde, à un enthousiasme généreux et narquois, dont on subissait aussitôt la contagion, à une disponibilité qui est à la fois un attribut de l’intelligence et une forme de la bonté ». Retour épistolaire sur une relation tendre et tourmentée avec une lettre datant de l’année de leur séparation.

Notre amitié n’a plus le droit de rien dire ici, elle n’est pas assez forte pour cela maintenant. Mais son passé me crée le devoir de ne pas commettre des actes aussi stupides aussi méchants et aussi lâches sans tâcher de réveiller votre conscience et de vous le faire sinon avouer — puisque votre orgueil vous le défend — au moins sentir, ce qui pour votre bien est l’utile. Quand vous m’avez dit que vous restiez à souper ce n’est pas la première preuve d’indifférence que vous me donniez. Mais quand deux heures après, après nous être parlé gentiment, après toute la diversion de vos plaisirs musicaux, sans colère, froidement, vous m’avez dit que vous ne reviendriez pas avec moi, c’est la première preuve de méchanceté que vous m’ayez donné [sic]. Vous aviez facilement sacrifié, comme bien d’autres fois, le désir de me faire plaisir, à votre plaisir qui était de rester à souper. Mais vous l’avez sacrifié à votre orgueil qui était de ne pas paraître désirer rester à souper.

Et comme c’était un dur sacrifice, et que j’en étais la cause, vous avez voulu me le faire chèrement payer. Je dois dire que vous avez pleinement réussi. Mais vous agissez en tout cela comme un insensé. Vous me disiez ce soir que je me repentirais un jour de ce que je vous avais demandé. Je suis loin de vous dire la même chose. Je ne souhaite pas que vous vous repentiez de rien, parce que je ne souhaite pas que vous ayez de la peine, par moi surtout. Mais si je ne le souhaite pas, j’en suis presque sûr.

Malheureux, vous ne comprenez donc pas ces luttes de tous les jours et de tous les soirs où la seule crainte de vous faire de la peine m’arrête. Et vous ne comprenez pas que, malgré moi, quand ce sera l’image d’un Reynaldo qui depuis q.q. temps ne craint plus jamais de me faire de la peine, même le soir, en nous quittant, quand ce sera cette image qui reviendra, je n’aurai plus d’obstacle à opposer à mes désirs et que rien ne pourra plus m’arrêter. Vous ne sentez pas le chemin effrayant que tout cela a fait depuis q.q. temps que je sens combien je suis devenu peu pour vous, non par vengeance, ou rancune, vous pensez que non, n’est-ce pas, et je n’ai pas besoin de vous le dire, mais inconsciemment, parce que ma grande raison d’agit disparaît peu à peu.

Tout aux remords de tant de mauvaises pensées, de tant de aurais et bien lâches projets je serai bien loin de dire que je vaux mieux que vous. Mais au moins au moment même, quand je n’étais pas loin de vous et sous l’empire d’une suggestion quelconque je n’ai jamais hésité entre ce qui pouvait vous faire de la peine et le contraire. Et si q.q. chose m’en faisait et était pour vous un plaisir sérieux comme Reviers, je n’ai jamais hésité.

Pour le reste je ne regrette rien de ce que j’ai fait. J’en arrive à souhaiter que le désir de me faire plaisir ne fut pour rien, fut nul en vous. Sans cela pour que de pareilles misères auxquelles vous êtes plus attaché que vous ne croyez aient pu si souvent l’emporter il faudrait qu’elles aient sur vous un empire que je ne crois pas. Tout cela ne serait que faiblesse, orgueil et pose pour la force. Aussi je ne crois pas tout cela, je crois seulement que de même façon que je vous aime beaucoup moins, vous ne m’aimez plus du tout, et [de ] cela mon cher petit Reynaldo je ne peux pas vous en vouloir.

Et cela ne change rien pour le moment et ne m’empêche pas de vous dire que je vous aime bien tout de même.

Votre petit Marcel étonné malgré tout de voir à ce point —

Que peu de temps suffit à changer toutes choses

et que cela ira de plus en plus vite. Réfléchissez sur tout cela mon petit Blaise et si cela nourrit votre pensée de poète et votre génie de musicien, j’aurai du moins la douceur de penser que je ne vous ai pas [été] inutile […]

Marcel

terça-feira, 13 de setembro de 2016

Natália Correia



Os Namorados Lisboetas

Entre o olival e a vinha
o Tejo líquido jumento
sua solar viola afina
a todo o azul do seu comprimento

tendo por lânguida bainha
barcaças de bacia larga
que possessas de ócio animam
o sol a possuí-las de ilharga.

Sua lata de branca tinta
vai derramando um vapor
precisando a tela marinha
debuxada com os lápis de cor

da liberdade de sermos dois
a máquina de fazer púrpura
que em todas as coisas fermenta
seu tácito sumo de uva.

Natália Correia, in O Vinho e a Lira

Hollywood - Ep 10 : "The Man with a Megaphone"


"Desculpe o transtorno, preciso falar da Clarice"


Conheci ela no jazz. Essa frase pode parecer romântica se você imaginar alguém tocando Cole Porter num subsolo esfumaçado de Nova York. Mas o jazz em questão era aquela aula de dança que todas as garotas faziam nos anos 1990 –onde ouvia-se tudo menos jazz. Ela fazia jazz. Minha irmã fazia jazz. Eu não fazia jazz mas ia buscar minha irmã no jazz. Ela estava lá. Dançando. Nunca vou me esquecer: a música era "You Oughta Know", da Alanis.

Quando as meninas se jogavam no chão, ela ficava no alto. Quando iam pra ponta dos pés, ela caía de joelhos. Quando se atiravam pro lado, trombavam com ela que se lançava pro lado oposto. Os olhos, sempre imensos e verdes, deixavam claro que ela não fazia ideia do que estava fazendo. Foi paixão à primeira vista. Só pra mim, acho.

Passamos algumas madrugadas conversando no ICQ ao som de Blink 182 e Goo Goo Dolls. De lá, migramos pro MSN. Do MSN pro Orkut, do Orkut pro inbox, do inbox pro SMS.


Começamos a namorar quando ela tinha 20 e eu 23, mas parecia que a vida começava ali. Vimos todas as séries. Algumas várias vezes. Fizemos todas as receitas existentes de risoto. Queimamos algumas panelas de comida porque a conversa tava boa. Escolhemos móveis sem pesquisar se eles passavam pela porta. Escrevemos juntos séries, peças de teatro, filmes. Fizemos uma dúzia de amigos novos e junto com eles o Porta dos Fundos. Fizemos mais de 50 curtas só nós dois —acabei de contar. Sofremos com os haters, rimos com os shippers. Viajamos o mundo dividindo o fone de ouvido. Das dez músicas que mais gosto, sete foi ela que me mostrou. As outras três foi ela que compôs. Aprendi o que era feminismo e também o que era cisgênero, gas lighting, heteronormatividade, mansplaining e outras palavras que o Word tá sublinhando de vermelho porque o Word não teve a sorte de ser casado com ela.

Um dia, terminamos. E não foi fácil. Choramos mais que no final de "How I Met Your Mother". Mais que no começo de "Up". Até hoje, não tem um lugar que eu vá em que alguém não diga, em algum momento: cadê ela? Parece que, pra sempre, ela vai fazer falta. Se ao menos a gente tivesse tido um filho, eu penso. Levaria pra sempre ela comigo.

Essa semana, pela primeira vez, vi o filme que a gente fez juntos —não por acaso uma história de amor. Achei que fosse chorar tudo de novo. E o que me deu foi uma felicidade muito profunda de ter vivido um grande amor na vida. E de ter esse amor documentado num filme —e em tantos vídeos, músicas e crônicas. Não falta nada.